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Décaration liminaire du CHSCTA du 9/12/2019

mercredi 11 décembre 2019, par mis en ligne par Patricia Mangin

Monsieur le Président du CHSCT Académique,
Mesdames, Messieurs membres du CHSCT,
Chers collègues,

Nous regrettons d’avoir dû, une fois de plus, faire la demande expresse du maintien de l’ordre du jour initial suite à un bouleversement unilatéral de l’administration.
Nous remercions M. le recteur d’avoir rétabli l’ordre du jour initialement décidé d’un commun accord avec les représentants des personnels.
L’UNSA a été alerté : par des collègues, souvent nouveaux adjoints gestionnaires, qui sont moralement épuisés et en grande difficultés seulement trois mois après la rentrée.
Dès leur prise de fonction, ils doivent gérer et s’absenter afin de se former. Ces formations s’étalent plusieurs jours dans la semaine et sur plusieurs semaines. Cette première année est intense et très chronophage, sans aide logistique ou tuilage qui permettrait de les remplacer pendant ce temps de formation.
Le retour dans l’établissement devient stressant car leur absence ne laisse personne indifférent.
La pression exercée est parfois forte, trop forte, venant de la hiérarchie mais aussi des autres membres du personnel. La gestion matérielle dans des structures parfois totalement déstabilisées ou déstructurées. L’encadrement de l’équipe d’ATTEE à assurer (fiches de postes, emplois du temps à mettre en place…). Les enseignants, dont les demandes sont parfois à satisfaire dans des délais très courts. Enfin, la gestion financière, qui parfois, semble bien éloignée dans sa pratique, des règles élémentaires de la comptabilité publique.
A ce sujet, nous voulons attirer votre attention sur des pratiques qui peuvent se revéler être de l’abus de pouvoir et de l’abus de bien social !
Nous mesurons la gravité de ces écrits. Il y a dans certains établissements des agissements inadmissibles ! Ces agissements mis en évidence par nos jeunes collègues constituent une des raisons des pressions malsaines qu’ils subissent.
Cette pression est si forte qu’elle démoralise, voire terrifie peu à peu nos collègues qui, débutants dans la profession, se sentent de plus en plus isolés, se culpabilisent par peur de mal faire et ou de ne pas tenir les délais, perdus et harceler, ils n’arrivent plus à maîtriser leur journée. Certains envisagent la démission mais pire d’autres parlent de suicide. Monsieur le recteur, l’UNSA éducation tire la sonnette d’alarme et demande toute votre attention.
La situation des contractuels administratifs et enseignants se rejoint dans le fait que :
● Les besoins en remplacement sont importants, de fait, les affectations ne respectent plus les desiderata des postulants : tant sur les distances entre le domicile et le lieu de travail, que sur les horaires et leurs spécialités,
● Les salaires sont trop souvent versés avec des délais importants : plus d’un mois après la signature du contrat,
● Les formations ne sont plus organisées quand la nomination est faite en cours d’année, ce qui met le/la contractuel(le) en grande difficulté,
● Les personnels affectés sur des postes à responsabilités ne sont pas rémunérés à la hauteur du corps. Pour exemple, un poste d’adjoint gestionnaire de catégorie A, le/la contractuel(le) se verra rémunéré(e) en tant que catégorie B.
● Les contractuel(les) se voient affectés sur des postes dont ils ne maîtrisent pas ou peu les rouages, c’est-à-dire en dehors de leurs spécialités.
L’UNSA alerte notre employeur sur les dysfonctionnements liés aux affectations, à la formation des personnels.
L’UNSA demande un meilleur soutien pour les néo-titulaires et néo-arrivants.
L’UNSA demande qu’un tutorat soit mis en place pour les personnels (de catégories C et B) primo nommés à l’interne et bien sûr avec une rémunération acceptable.
La Loi de refondation de l’École de 2013 a posé le principe d’une école inclusive visant à promouvoir la scolarisation des enfants en situation de handicap et à besoins éducatifs particuliers dans les classes ordinaires. Force est de constater que les moyens mis en place pour réussir l’accueil de ces élèves ne sont pas toujours au rendez-vous. Accompagnants absents, formation insuffisante, étayage institutionnel faible, beaucoup de chemin reste à parcourir même si d’importants efforts ont été réalisés. Depuis la rentrée 2019, l’UNSA Education a observé dans les écoles et les établissements un manque de personnel AESH, l’absence de renouvellement ou le renouvellement tardif de contrat d’AESH, salaires versés tardivement, le recrutement d’AESH avant les vacances d’été ne se traduisant pas par la signature de contrat. Ces situations sont inconfortables, stressantes pour les personnels AESH qui ne peuvent se projeter et sont parfois amenés à vivre des situations financières difficiles. Aujourd’hui, l’UNSA Education espère avoir des réponses concrètes de l’administration pour une amélioration de la gestion des AESH.
Pour les directeurs d’école, la rentrée 2019 s’est avérée particulièrement difficile. En effet, de nouvelles tâches sont venues alourdir un peu plus, l’accumulation de charges de travail déjà effective avec notamment le PPMS à établir et son exercice à faire avant les vacances de la Toussaint et non en période 2 ainsi que la mise en musique de l’instruction des enfants de 3 ans et enfin les conséquences directes sur l’organisation de l’accueil des élèves (dortoir, lits, aménagement du retour après la sieste, dérogation pour l’après-midi).
Lors de la réunion du comité technique ministériel de l’Éducation nationale, mercredi 13 novembre, le ministre a annoncé une série de premières mesures visant à alléger et simplifier le travail des directeurs d’école, en attendant des mesures plus importantes et plus structurelles qui seront prises après concertation.
● Le 13 novembre dernier, un questionnaire ministériel a été adressé à tous les directeurs d’école. L’UNSA Education estime qu’un état des lieux par et pour les collègues sur leurs conditions de travail est une bonne initiative mais regrette que certains directeurs aient eu l’impression que certaines questions étaient orientées dans un sens. Par ailleurs, l’outil de l’enquête s’est avéré peu pertinent du fait de la possibilité d’être rempli par n’importe qui et autant de fois que souhaité... Quelles certitudes sur les réponses et la conclusion qui en sera faite ?
● Pour faciliter la fin de l’année, une journée supplémentaire de décharge a été allouée, pour tous les directeurs d’école, sur la période novembre - décembre 2019. Accorder une journée supplémentaire de décharge de direction est une avancée mais l’UNSA Education déplore que cette disposition soit ponctuelle, isolée et uniquement sur cette deuxième période de l’année scolaire.
Pour conclure, nous regrettons vivement d’apprendre par la secrétaire du CHSCTA et non notre employeur que la formation des membres des CHSCT serait reportée à une date ultérieure. Qu’en est-il, M. le recteur ?
Merci, Mesdames et Messieurs, pour l’écoute apportée à ce propos.

Patricia MANGIN Maeve TREILLET
Titulaire Suppléante